Il y a un an, je perdais le sens du Toucher

À quelques jours de Noël, j’ai perdu le goût et l’odorat. Pensant à un virus, j’ai fait un test : négatif. Puis, quelques jours plus tard, j’ai perdu le toucher.

Pendant les 48 premières heures j’ai vraiment eu très peur. Peur parce que je n’avais plus que mes yeux et mes oreilles pour me guider. Parce qu’on réalise alors à quel point nos sens nous protègent et quand il nous manque 3 sens on se demande ce qui se passerait si un 4ème disparaissait. Et peur parce que j’ai deux filles dont je veux pouvoir prendre soin.

J’ai fait des examens, des IRM, des prises de sang. Mon corps ne réagissait plus : on me piquait sans que je sente quoi que ce soit. Les médecins, démunis, m’ont laissée repartir sans traitement ni même un doliprane, avec cette phrase effarante : « On ne vous donne rien, car vous n’avez rien. »

Je ne sentais plus ni le chaud ni le froid. J’ai commencé à me brûler sous la douche, avec la soupe et la tisane, en attrapant la plaque brûlante du four. Je me suis retrouvée à utiliser un thermomètre de bain comme quand mes filles étaient bébés. Sauf que cette fois, le nouveau né, c’était moi.

Je ne ressentais plus la douleur ni la fatigue. Je portais des charges extrêmement lourdes avec une facilité déconcertante, j’avançais à vélo comme jamais, je travaillais jour et nuit sans besoin de m’arrêter. Mais cette force nouvelle -quasi bionique- m’a aussi fait du mal : au-delà des brûlures, je me blessais sans cesse avec mes outils sans m’en rendre compte. J’ai dû me protéger de moi-même le temps de m’étalonner à ce nouveau corps.

Alors que trois de mes sens étaient éteints, les autres ont compensés et se sont amplifiés. Ma vue et mon ouïe se sont affinées. Moi qui était déjà très sensible aux chants des oiseaux, je les entendais comme jamais. Et surtout, j’ai commencé à recevoir des signaux venus de l’intérieur de mon coprs. Je ressentais mes organes, mes viscères, mes os. La circulation du Qi dans mon corps. Tout un univers intérieur se mettait à m’envoyer des signaux. Une autre intelligence se réveillait, subtile, fascinante. La peur m’a quitté. Je savais que quoiqu’il arrive ce ne serait pas vide, car ce vide était en fait plein de vie.

J’ai tenté beaucoup de choses pour retrouver mes sens : un Qi Gong adapté, tous les aspects de la médecine chinoise traditionnelle. J’ai beaucoup travaillé sur l’invisible et sur l’âme. Et puis, un jour, j’ai senti un frisson sur mon avant-bras. J’ai couru ouvrir le robinet d’eau chaude et je n’oublierai jamais la sensation sur ma peau.

Cet épisode m’a confirmé que nos sens sont des trésors. Que le corps sait s’adapter et créer de nouveaux chemins. Que nous avons plusieurs dimensions. Que nous sommes bien plus sensibles et puissants que nous le pensons. Qu’il y a des portes vers autre chose. Et aussi que maintenir haut notre taux vibratoire est fondamental pour éviter des « sorties de corps ».

Ce vécu va prendre forme. En 2025, je vous dévoilerai une nouvelle collection d’objets d’art, nés de cette expérience si fascinante. Des créations qui porteront la mémoire du corps, de la perception et de cette alchimie intérieure.